Santé des enfants : faut-il choisir un pédiatre ou un médecin généraliste ?
Le syndicat MG France a organisé un colloque à Paris jeudi pour débattre au sujet du rôle du médecin généraliste et du pédiatre chez les enfants. L'objectif de la réunion entre les professionnels de la santé était de réfléchir à la mise en place du dispositif du médecin traitant pour les moins de 16 ans.
© Halfpoint - Fotolia.com
Les médecins généralistes sont très impliqués dans le suivi de la santé des enfants de moins de 16 ans. Le système de la déclaration du médecin traitant est pourtant réservé uniquement aux adultes. Selon le journal La Croix, la ministre de la Santé, Marisol Touraine a évoqué une réflexion sur le sujet.La nouvelle suscite l’inquiétude des pédiatres, spécialistes de la santé des tout-petits. "Aucune organisation professionnelle ni syndicat n’est en droit de revendiquer les soins exclusifs des 16 millions d’enfants en France", déclare le Conseil national de la pédiatrie. Quel professionnel de santé est le plus apte à prendre en charge les jeunes patients ? Pour trancher le débat, le quotidien a donné la parole à chaque partie.
L'avis des médecins généralistes
"Les généralistes assurent déjà 80% des consultations des enfants", affirme Thomas Bourrez, vice-président de MG-France. En effet, les familles qui n'ont pas de cabinets de pédiatres à proximité de chez elles consultent un généraliste. Le spécialiste ajoute : "les généralistes assurent la majorité des soins non programmés des enfants ou pour répondent aux appels inquiets des parents durant les gardes de nuit". La demande de déclation du médecin de traitant applicable aux moins de 16 ans vise donc à améliorer le parcours de soins.
L'avis des pédiatres
Du côté des pédiatres, c’est Brigitte Chabrol, professeur et présidente de la Société française de pédiatrie (SFP) qui prend la parole. "Même s’ils sont plus nombreux que nous, ils ne pourront pas suivre tous les enfants en premier recours. Et nous estimons qu’il est absolument indispensable que les familles gardent le libre choix d’emmener leurs enfants chez un pédiatre ou un généraliste, sans que cela soit figé avec ce dispositif du médecin traitant".
La présidente insiste sur la nécessité de former davantage de pédiatres : "Il en faudrait 500 de plus". Elle souhaite aussi que les généralistes collaborent davantage avec les pédiatres en envoyant leurs patients vers la pédiatrie pour obtenir "un avis spécialisé". Selon elle, ils ont trop tendance à s’adresser aux hôpitaux déjà débordés.