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L’alimentation des tout-petits contient trop de protéines, trop de sel et pas assez de graisses et de fer. C’est ce que révèle le deuxième volet de l’étude Nutri-bébé menée par le SFAE sur 1188 enfants. Les spécialistes se sont concentrés sur les apports nutritionnels des enfants âgés de 0 à 3 ans.

Un apport faible en lipides

La première analyse fait état d’un manque de matières grasses dans l’alimentation des bouts de choux. Les parents ont tendance à limiter les lipides dans les plats alors que les enfants ont des besoins en matières grasses 3 à 5 fois plus élevés que ceux des adultes. Plus de 80% des enfants ont des apports en lipides inférieurs à leurs besoins à partir de 10 mois alors qu’ils favorisent le développement de leur système nerveux.

Un manque de fer

Le constat est aussi alarmant concernant l’apport en fer. "Un pourcentage trop élevé d'enfants français de moins de 3 ans a des apports en fer en-dessous des apports recommandés", explique le SFAE. Un manque qui peut nuire au "développement psychomoteur notamment sur le plan cognitif et l’augmentation d’infections qui peuvent ralentir la croissance", explique le docteur Jean-Pierre Chouraqui, gastroentérologue, pédiatre, nutritionniste à l'Hôpital Couple-Enfant de Grenoble.

Trop de sel

L’alimentation des tout-petits est également trop salée. "Plus de 95% des enfants de plus de un an ont des apports en sel supérieurs aux recommandations européennes". Et pour cause, les parents leur donnent des aliments non adaptés à leur âge comme des parts de pizzas ou de quiches issues du commerce. Même constat pour "le lait de vache, le fromage, le pain, les biscuits, les gâteaux et les viennoiseries". Des habitudes qui restent en grandissant. "Les conséquences sur la santé de l'enfant sont encore mal connues, les risques cardiovasculaires liés à une consommation excessive de sodium sont, en revanche, bien établis chez l'adulte" explique le Dr Chouraqui.

Trop de protéines

Autre problème : "La grande majorité des enfants de moins de 3 ans a une consommation moyenne de protéines qui dépasse largement l'apport de sécurité". Le surplus est dû au lait de vache, aux laitages et aux fromages, à la charcuterie et notamment au jambon. L’excès de protéines nuit au bon fonctionnement du rein et particulièrement à son travail d’élimination. Le SFAE rappelle que le lait de croissance et les préparations infantiles sont abandonnés trop tôt. Ils apportent pourtant l’essentiel des besoins nutritionnels aux bébés. "Consommé en quantité suffisante, le lait de croissance couvre l'essentiel des besoins de l'enfant en fer, vitamines, acides gras essentiels et contient moins de sodium et de protéines pour éviter une surcharge de son organisme". Pour conclure, rappelons qu’il est primordial de bien suivre les étapes de la diversification  alimentaire selon l’âge de l’enfant.