Les nounous ont pris le pouvoir

La rédaction Maminou

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Face au déficit d’assistantes maternelles, les nounous imposent de plus en plus “leur loi”. Pas forcément pour le bien-être de l’enfant.

“Je croyais que je pourrais choisir la nounou de mon fils. En réalité ce sont elles qui choisissent leur famille”, lance Laure, jeune maman en quête d’une assistante maternelle pour son petit dernier depuis 3 mois. C’est la loi de l’offre et de la demande. En nombre très insuffisant sur de nombreux quartiers de l’agglomération lyonnaise, les nounous imposent de plus en plus leurs conditions aux parents. Sur Lyon, 5000 enfants sont sans solution de mode de garde, du coup les familles ont tendance à se plier en quatre face aux exigences des nourrices qui n’hésitent pas à faire payer au prix fort. Si le tarif minimum d’une assistante maternelle est fixé à 2,25 euros l’heure brut pour un enfant gardé 8 heures par jour, sur Lyon les tarifs pratiqués sont en moyenne de 3,50 euros. Un tarif qui ne comprend pas les frais de nourriture et d’entretien, eux aussi très variables selon les assistantes maternelles. Dans certains quartiers paupérisés comme à la Duchère ou à Vaulx-en-Velin, où on compte des assistantes maternelles au chômage, les tarifs ne flambent pas. Il n’en est pas de même dans le 6e, le1er, le 3e ou le 7e arrondissements de Lyon où le nombre de nourrices est largement déficitaire.

Non au bébé pleurnichard

En position de force face à des parents qui cherchent à tout prix un mode de garde, les assistantes maternelles peuvent aussi plus facilement imposer leurs horaires et leurs conditions d’accueil. Certaines refusent de travailler après 17 heures, d’autres veulent le mercredi pour s’occuper de leurs propres enfants ou les vacances scolaires. Il arrive aussi parfois que des nourrices renoncent au bout de 8 jours à garder un enfant qu’elles jugent trop pleurnichard. Elles sont sûres de trouver une autre famille. “On peut comprendre que les nourrices soient attentives à leur équilibre personnel de vie familiale. Mais le problème, c’est qu’en imposant des horaires trop rigides, de nombreux enfants cumulent plusieurs mode de garde. Une baby sitter les récupères le soir chez la nounou, les grands parents ou des amis sont appelés à la rescousse le mercredi. Les familles jonglent, pas toujours pour le bien être de l’enfant”, regrette Suzon Bosse-Platière, formatrice petite enfance. La refonte, en 2005, du statut des assistantes maternelles a heureusement permis d’améliorer leurs conditions de travail et leurs droits. Mais Suzon Bosse-Platière de conclure : “en contrepartie, il faudrait aussi qu’elles offrent aux enfant la garantie de meilleures conditions d’accueil”.

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