La ville de Toulouse va-t-elle suivre la mairie de Paris ? La capitale a décidé de ne plus équiper ses crèches de biberons contenant du Bisphénol A (BPA), et de remplacer progressivement la totalité de son stock de biberons en application du principe de précaution. Le BPA est un produit chimique contenu dans de très nombreuses matières plastiques, notamment alimentaires, et que l'on soupçonne d'augmenter les risques de développement de cancers et de causer des problèmes de stérilité. Bien que ce BPA soit interdit dans la composition des biberons au Canada et aux Etats-Unis, les pouvoirs publics Français assurent que les études scientifiques ne mettent pas en lumière la dangerosité de cette substance tant que les doses sont respectées.

1000 biberons

Alors si les bébés parisiens sont désormais à l'abri des « biberons toxiques », qu'en est-il des 5 000 nourrissons accueillis quotidiennement dans les crèches de la Ville rose ? La mairie de Toulouse a déjà commencé à remplacer progressivement son stock de biberons pour ne plus utiliser ceux contenant du BPA. « Les études montrent que les dangers sont infimes, mais par mesure de précaution, nous remplaçons progressivement nos 1000 biberons » explique Maryse Jardin-Ladam, conseillère municipale déléguée à la petite enfance. Les plus gros « remplacements » de biberons sont prévus pour 2010, la mairie ne considérant pas utile d'agir dans l'urgence. « On a commencé à ne plus remplacer les biberons contenant du BPA avant que la mairie de Paris prenne sa décision, mais on ne veut pas le faire d'un coup. Non seulement c'est difficilement réalisable, mais en plus, ça ne sert à rien de s'affoler, même si on a la pression des parents et de l'opinion publique » précise l'élue. Mais par quoi remplacer les biberons en plastique contenant du Bisphénol A, qui constituent près de 90 % des biberons commercialisés en France ? « Nous allons opter pour des biberons en verre, qui en plus d'être totalement sains, sont beaucoup plus économiques » répond la conseillère municipale à la petite enfance. Un retour dans le temps en somme, puisque les biberons en verre avaient disparu dans les années 1950.

« J'en ai achetés en verre »

Les dangers potentiels du Bisphénol A ne sont plus inconnus des parents. Dans les rues de la Ville rose et devant les crèches municipales, l'inquiétude est palpable. «Le mien est encore trop petit pour aller à la crèche, mais j'ai déjà acheté des biberons en verre. Ces matières toxiques, ça me fait vraiment peur pour la santé de mon enfant » lâche une maman poussant une poussette. Nathalie, une jeune mère de 31 ans, fait elle confiance aux équipes municipales de la petite enfance. «Ils font un super boulot, et je sais que toutes les précautions sont prises concernant la santé de nos enfants, donc je ne m'inquiète pas outre mesure» précise-t-elle. «Une amie a vu une émission à la télé concernant le BPA et m'en a parlé, du coup j'ai remplacé les biberons classiques par d'autres en plastique mais sans cette substance» explique Florence, la maman d'un petit garçon de deux ans. Que ce soit dans les crèches ou dans les foyers, les parents semblent donc décidés à voir le BPA disparaître des biberons de leurs bébés.

H.G. Publié le 04/05/2009