Les assistantes maternelles jugent leur formation insuffisante
La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie les résultats d'une étude qualitative sur le métier d'assistante maternelle.
Réalisée par le Credoc pour le compte de la Drees, cette enquête s'appuie sur une soixantaine d'entretiens semi-directifs réalisés auprès d'un échantillon d'assistantes maternelles, qui gardent à la journée les enfants confiés par leurs parents. Elle porte sur les perceptions et les attentes de ces professionnelles de la petite enfance, dont le statut a été largement modifié par la loi du 27 juin 2005 relative aux assistants maternels et aux assistants familiaux.
Issues généralement d'un milieu modeste et disposant d'un faible niveau d'études (avec toutefois une évolution chez les plus jeunes), les assistantes maternelles ont, le plus souvent, fait le choix de ce métier "par défaut". Celui-ci a cependant constitué pour elles la valorisation d'une identité et de savoir-faire professionnels, notamment par rapport au statut de femme au foyer. Les assistantes maternelles interrogées estiment cependant que la société reconnaît mal ces savoir-faire et, plus encore, la responsabilité que représente l'accueil de jeunes enfants.
De même, la plupart d'entre elles expriment des perceptions plus que mitigées sur l'agrément délivré par les présidents de conseils généraux, jugeant qu'il ne constitue pas une reconnaissance professionnelle, ni une garantie de compétences. La formation obligatoire mise en place et financée par les départements suscite également des déceptions. Elle est jugée globalement insuffisante et nombre d'assistantes se disent choquées par le fait que l'accueil d'enfants puisse débuter dès la délivrance de l'agrément et avant le suivi de la formation. Mais la principale frustration porte sur le fait que ces formations ne débouchent pas sur un diplôme, qui attesterait des compétences acquises. Le suivi par les services de protection maternelle et infantile (PMI) des départements fait également l'objet de vives critiques, qui traduisent en même temps des attentes fortes.
La plupart des assistantes maternelles disent en effet souffrir d'un relatif isolement et d'un manque d'information. Lorsqu'ils existent, les relais assistantes maternelles (RAM) constituent par conséquent des lieux généralement très appréciés, même si leur rôle et leur apport peuvent varier d'un lieu à l'autre. Pour les mêmes raisons, les assistantes maternelles sont souvent très attirées par l'exercice en crèches familiales, même si le fonctionnement de ces dernières semble quelque peu idéalisé. Enfin, les assistantes maternelles jugent les relations avec les parents relativement équilibrées. Elles sont néanmoins assez peu au fait des avancées statutaires introduites par la loi de 2005 et par la convention collective (exception faite de la mensualisation et de la Paje, très appréciée). Souvent adhérentes à une association professionnelle - un autre moyen de rompre l'isolement -, elles formulent un certain nombre de revendications récurrentes, portant en particulier sur la formation, l'évolution de carrière, la rémunération et les retraites.