Jardins d'éveil : Paris ne se portera pas candidate
Nadine Morano, secrétaire d’Etat à la Famille, a lancé hier la procédure permettant aux collectivités locales de se porter candidates pour ouvrir des « jardins d’éveil ».
Ce nouveau mode d’accueil des enfants de 2 à 3 ans sera mis en place à partir de la rentrée 2009, le gouvernement ambitionnant d’ouvrir 8.000 places d’ici à 2012. Le financement, qui s’élèvera à 25 millions d’euros, sera assuré par la branche famille de la Caisse d’allocations familiales, le créateur du jardin d’éveil et les familles, en fonction de leurs revenus. Selon Nadine Morano, il « sera 33 % moins cher que la crèche pour les familles ».
L’annonce de la création de ces jardins d’éveil avait suscité la colère des syndicats d’enseignants, qui craignent qu’ils se substituent à l’école maternelle.
La Ville de Paris a indiqué qu’elle ne se portera pas candidate à la création de « jardins d’éveil ». Elle réaffirme son engagement pour la défense de l’école maternelle et entend que le Ministère de l’Education nationale prenne toutes ses responsabilités en matière de scolarisation des enfants de 2 à 3 ans.
Colombe Brossel, adjointe chargée de la vie scolaire et de la réussite éducative et Christophe Najdovski, adjoint chargé de la petite enfance, explique dans un communiqué, que ce nouveau dispositif, destiné avant toute chose à augmenter les capacités de « garde » au moindre coût, fait partie d’une série de mesures gouvernementales, annoncées ou en préparation, qui vont dégrader la qualité de l’accueil des enfants de 0 à 3 ans.
"Sous couvert d’ « éveil préscolaire » et de pédagogie, le projet de jardins d’éveil prévoit en effet un abaissement des normes d’encadrement des enfants telles que pratiquées actuellement dans les crèches (jusqu’à un adulte pour 12 enfants au lieu d’un adulte pour 8 enfants)."
"La création de ces jardins fragilise encore davantage l’école maternelle déjà malmenée ces derniers mois. Dès son annonce, ce projet a d’ailleurs fait naître de légitimes inquiétudes au sein de la communauté scolaire qui y voit une nouvelle occasion pour le Ministère de l’Education nationale de se désengager de la scolarisation des enfants de moins de trois ans, voire au-delà, pour des raisons strictement budgétaires, en faisant porter la charge financière sur les collectivités locales et les familles. Cela n’est pas sans conséquence à Paris puisque aucune mesure d’ouverture de poste n’a été prise ces dernières années pour accueillir ces enfants à l’école, dont l’accès est gratuit contrairement aux jardins d’éveil.
La ville de Paris appelle le gouvernement à mettre en place un véritable service public de la Petite enfance.
La Ville de Paris poursuivra quant à elle sa politique volontariste de création de places d’accueil pour les enfants de 0 à 3 ans, avec la création de 4500 places supplémentaires durant cette mandature, tout en garantissant la qualité de l’encadrement et du projet pédagogique."
Date de parution : mercredi 13 mai 2009