"Nous souhaitons vivre une belle aventure humaine"
Elles ont 23 ans. Elles sont jolies. Et très déterminées ! Sonia et Anne-Sophie ont choisi de participer au Rallye des Gazelles. Leur objectif ? S'engager pour une noble cause, celle de la lutte contre la traite des enfants, au travers de l'association Planète Enfants. Leur ambition ? Se surpasser et tester leurs limites. Maminou a décidé de les soutenir dans cette aventure en tant que partenaire principal. Interview de deux jeunes femmes au caractère bien trempé et à la volonté de fer !
Maminou : Sonia, Anne-Sophie, qui êtes-vous ?
Sonia : J’ai 23 ans. Je suis manager commerciale. J’habite Notre-Dame de Sanilhac en Dordogne.
Anne-Sophie : J’ai 23 ans aussi. Je suis conseillère en économie sociale et familiale. J’habite à Saint-Pierre de Chignac, en Dordogne également.
Comment vous est venue l’idée du Rallye des Gazelles ?
Anne-Sophie : C’était un samedi. Sonia m’a appelée. Elle m’a demandé d’allumer la télé. Il y avait un reportage sur le Rallye des Gazelles. On y voyait des femmes dans le désert, en train de s’embourber dans le sable. Mais surtout une grande solidarité entre elles. Sonia m’a dit : "L’année prochaine, ce sera nous !" C’est vraiment parti sur un coup de tête.
Sonia : Ce reportage m’a en effet beaucoup plu. La première personne à laquelle j’ai pensé, c’est Anne-Sophie. Nous nous sommes rencontrées il y a 3 ou 4 ans par des amis communs. Et depuis, nous partageons beaucoup de choses. Il s’agit vraiment d’un coup de foudre amical.
Pourquoi un rallye ?
Sonia : Pourquoi pas ?
Anne-Sophie : L’aspect aventure dans le désert et la découverte nous plaisent bien sûr ! Mais nous avons surtout été séduites par les côtés solidarité et expérience humaine. L’une comme l’autre n’avons jamais fait de rallye. C’est une grande première !
Pourquoi le Rallye des Gazelles et pas un autre ?
Sonia : Nous avons vu que d’autres rallyes de femmes existaient mais le Rallye des Gazelles nous a plu dans son concept.
Anne-Sophie : L’entraide entre les équipages nous a impressionnées. Ce n’est pas un rallye de vitesse mais une course d’orientation. Etre dans un monde à part, sans aucun repère, au Maroc, dans le désert, confrontées à nous-mêmes… Tout cela nous a vraiment donné envie ! Lors d’une Garden Gazelles en septembre 2012, nous avons rencontré Dominique Serra, la fondatrice du Rallye des Gazelles, et sa fille Marina Vrillacq , présidente de l’association Cœur de Gazelles. Nous avons été très émues par les témoignages des anciennes participantes. Nous sommes ressorties de là encore plus enthousiastes.
Qu’attendez-vous de ce rallye ?
Sonia : Nous souhaitons vivre une belle aventure humaine, découvrir de nouvelles choses et côtoyer de nouvelles personnes. Nous avons vraiment envie de nous surpasser et de nous donner à fond. Nous voulons aussi prouver que les sports mécaniques ne sont pas uniquement réservés aux hommes !
Anne-Sophie : Nous voulons démontrer que deux petites nénettes de 23 ans peuvent aussi se débrouiller seules dans le désert.
Vous avez choisi de soutenir une association. Pourquoi Planète Enfants ?
Anne-Sophie : Nous ne concevions pas de participer à un tel événement sans que ne cela serve à quelque chose. Nous sommes sensibles à l’association Cœur de Gazelles que soutient le Rallye. Mais nous voulions aller encore plus loin ! La cause de Planète Enfants nous touche. J’avais connu l’association Planète Enfants par l’une de mes formatrices qui en a assuré la présidence pendant 6 ans. C’est une association qui a été créée en Dordogne, où nous vivons toutes les deux. Cela a du sens ! Nous profitons du rallye pour communiquer en leur faveur avant, pendant et après l’événement. Nous avons aussi choisi de leur reverser 1000 € à l’issue de l’opération !
Quelle est la vocation de cette association?
Anne-Sophie : C’est une association de solidarité internationale qui a été créée il y a 21 ans. Elle agit principalement au Népal pour lutter contre la traite humaine et notamment celle des enfants. En effet, le Népal est considéré comme le carrefour du monde pour la traite humaine, qu’il s’agisse de revente d’organe, d’esclavagisme sexuel, de revente d’enfants… Elle agit au travers de programmes d’éducation et de sensibilisation auprès des enfants dans les écoles, dans la rue, mais aussi auprès des parents.
Quelles valeurs souhaitez-vous défendre ?
Anne-Sophie : La solidarité, l’entraide, le courage et le dépassement de soi.
Quelle a été la réaction de vos proches ?
Sonia : Au départ, nos amis ne nous ont pas du tout prises au sérieux. Quant à nos familles, elles sont issues de deux milieux différents… Les parents d’Anne-Sophie ont tout de suite été très enthousiastes. Mes parents, plus inquiets. Mais ils voient que l’on s’implique et que le projet prend forme. Cela les rassure.
Anne-Sophie : Plus le projet avance et plus les gens y croient. Certains accrochent car ils voient qu’on est motivées. D’autres ne nous accordent aucune crédibilité du fait de notre âge…
Justement, vous sentez-vous soutenues dans votre projet ?
Anne-Sophie : Nos parents et nos copains nous soutiennent. Ma petite sœur et l’un de nos amis s’impliquent aussi beaucoup. Nos copains vont aussi nous enseigner toute la mécanique.
Sonia : En effet, son ami est mécanicien et le mien expert automobile… Ils sont là sur tous les événements. Ils nous donnent des idées. Ils sont aussi motivés que nous.
Quelles sont vos qualités respectives ?
Sonia : C’est compliqué de se définir… Je pense être quelqu’un de plutôt aimable et généreux. Anne-Sophie est généreuse, ouverte d’esprit, tolérante, un peu "grande gueule" aussi de temps en temps. Nous sommes têtues et forces de proposition toutes les deux !
Anne-Sophie : Nous avons beaucoup de points en commun mais nous sommes aussi assez complémentaires. Par exemple, je suis plus patiente que Sonia…
Sonia : Du coup, Anne-Sophie s’occupe de tout l’administratif. Et moi davantage du démarchage téléphonique et des relances. En revanche, pour les rendez-vous en face-à-face, nous sommes à deux.
Et dans le désert, qui va conduire ?
Sonia : Toutes les deux. Nous n’avons pas envie de nous en priver l’une et l’autre.
Anne-Sophie : Nous voulons toucher à tout ! D’ailleurs, nous aurons plusieurs stages de pilotage avant la fin de l’année.
Sonia : Un stage de navigation est également prévu en janvier. Dans l’idéal, nous aimerions aussi pouvoir partir une semaine au Maroc pour nous entraîner avec des pros. Mais cela a un coût de 3000 € et nous n’avons pas encore le budget pour le moment !
Des défauts, contraintes ou handicaps à surmonter ?
Anne-Sophie : Je suis très perfectionniste, ce qui énerve Sonia.
Sonia : (rires) Cela ne m’énerve pas spécialement mais c’est vrai que je me prends moins la tête. Je m’arrête moins sur les détails.
Anne-Sophie : Le fait d’être têtu peut être une qualité. Mais il va falloir apprendre à prendre en compte ce que dit l’autre et ne pas rester campées sur nos positions.
Comment vous êtes-vous entraînées physiquement ?
Anne-Sophie : A partir de mi-novembre nous allons nous inscrire dans une salle de sport toutes les deux pour faire du cardio et de la préparation physique.
Sonia : Nous ne sommes pas spécialement sportives à la base, mais ce n’est pas quelque chose qui nous freine dans le rallye. Et puis, nous sommes jeunes, ça devrait aller !
Et moralement ?
Anne-Sophie : On se supporte au quotidien (rires). Je sais que j’ai un caractère assez fort. Mais sur place, peut-être que ma personnalité va totalement changer…
Sonia : C’est un peu la même chose pour moi. C’est assez dur de se préparer moralement
Comment espérez-vous ressortir de ce challenge ?
Sonia : Grandies.
Anne-Sophie : Ce n’est pas que nous ne sommes pas matures ! Mais cela fait un an et demi que nous sommes sur le projet et le démarchage nous a déjà changées l’une et l’autre. Nous avons en effet dépensé beaucoup d’énergie et du temps pour récolter des fonds. Et après le rallye, je pense vraiment que nous allons relativiser sur beaucoup de choses.
Sonia : Nous allons vivre quelque chose hors du commun.
Que laisserez-vous à la maison ?
Anne-Sophie : Nous avons chacune un petit ami et un chien...
Sur le rallye, qu’allez-vous emporter ?
Sonia : Notre volonté et notre détermination ensuite, on verra ce qu’on en fera là-bas !
Côté budget, où en êtes-vous ?
Sonia : Nous avons versé 14700€ de frais d’inscription. Il nous reste 8000 € à récolter pour être sûres de partir. Pour cela, nous organisons un Loto le 27 novembre. Nous cherchons encore des partenaires. Nous nous sommes engagées à reverser tous les bénéfices à Planète Enfant.
Vous avez un parrain de choix. Pourquoi Thierry Dusautoir ?
Anne-Sophie : Nous aimons bien faire dans le local (rires). Thierry Dusautoir a commencé sa carrière en Dordogne. Or nous voulions un parrain qui soit issu de notre département. Nous l’avons contacté. Il s’est beaucoup intéressé au projet et nous a suivies. Nous l’appelons tous les mois pour le tenir informé. Son image compte beaucoup pour nous. Il incarne aussi toutes les valeurs du rugby : la solidarité, l’esprit d’équipe… C’est cela aussi que nous souhaitons transmettre.
Il semblerait aussi que vous ayez un numéro fétiche. Racontez-nous !
Sonia : En fait, le numéro 24 nous suit. Il s’agit de la 24e édition du Rallye Aïcha des Gazelles, cela aura lieu l’année de nos 24 ans et le 24 est le numéro de la Dordogne ! Du coup, nous avons demandé si notre équipage pouvait porter ce numéro mais il était déjà pris. Nous porterons finalement le numéro 144 (qui reste un multiple de 24, ndlr).
Que représente le partenariat avec Maminou pour vous ?
Anne-Sophie : Cela fait écho à la cause que nous défendons : l’enfance et le partage.
Un message aux membres de Maminou ?
Anne-Sophie : Nous adressons un grand merci à l’équipe de Maminou. Sans ce partenariat, nous n’aurions pu nous inscrire. Après, nous incitons tous les membres de Maminou à nous suivre via notre site Internet. Il n’y a pas de petit geste. Donc toutes les personnes sensibles à notre projet et à la cause que nous défendons peuvent nous contacter.
Leur site : www.aventure-desert.fr
Sonia et Anne-Sophie ont à ce jour réuni plus de deux tiers de la somme pour participer au Rallye Aïcha des Gazelles. Il leur manque encore 8 000 €. Il n’est pas trop tard, vous pouvez soutenir leur équipage sponsorisé par Maminou. Envoyez vos dons ! N’hésitez pas non plus à leur envoyer vos messages d’encouragement…
Pour contacter Sonia et Anne-Sophie : www.aventure-desert.fr/nous-contacter