Crèches : la qualité de l'accueil avant tout

La rédaction Maminou

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Petite enfance . Syndicats et associations montent au créneau pour éviter que l’accueil des enfants ne se transforme en une « mise à la consigne ».


Les professionnels de la petite enfance grognent face aux mesures visant à augmenter la capacité d’accueil des crèches. Le problème est réel, seulement 10 % des enfants de moins de trois ans peuvent être accueillis dans les structures collectives existantes, et 63 % sont gardés par leurs parents la semaine. Pour pallier cette déficience, Nicolas Sarkozy s’était engagé à mettre à disposition des parents 200 000 offres de garde supplémentaires d’ici 2012.


Dans cette optique, la secrétaire d’État à la famille, Nadine Morano, a annoncé, le 4 avril, la création de 100 000 places en crèche à cet horizon. Bonne nouvelle en soi, c’est la manière de faire qui est décriée par les professionnels. L’une de leur bête noire à ce titre est l’abaissement du nombre de personnels qualifiés (auxiliaire de puériculture, éducateurs de jeunes enfants) dans les crèches. Les syndicats et associations de professionnels souhaitent que ceux-ci ne soient pas réduits à moins de 50 % du personnel des crèches. Or le gouvernement prévoirait de revoir ce taux à la baisse et de favoriser l’embauche de CAP petite enfance et BEP « sanitaire et social », formations insuffisantes pour prendre en charge seul un groupe d’enfants d’après les professionnels.


Dominique Ratia-Armengol, présidente de l’Association nationale des psychologues pour la petite enfance (ANAPSYpe), insiste sur l’importance de la connaissance des étapes du développement de l’enfant et de ses réactions. « Les jeunes recrutés ont besoin de pouvoir se reposer sur un professionnel qualifié », argumente-t-elle. Pour les syndicats, « le problème a été pris à l’envers ». Il y a certes un manque de personnel qualifié pour mettre en oeuvre la création de places de crèche. Mais, pour eux, « la situation était prévisible car l’État n’a pas augmenté les quotas de formation » pour ces métiers.


Autre cheval de bataille, le taux d’encadrement. Après avoir reculé, le 2 avril dernier, sous la pression des associations, sur l’augmentation du nombre d’enfants par adulte, le gouvernement tente de reprendre d’une main ce qu’il a concédé d’une autre : au lieu de modifier les normes, il change les possibilités de les transgresser. Aujourd’hui fixés à 10 %, les surnombres autorisés en crèche passeraient à 20 %. Les syndicats dénoncent logiquement une manière détournée « de jouer sur les taux d’encadrement ». Pour tous ces professionnels, les crèches sont avant tout des « modes d’accueil » où l’enfant est accompagné, et non pas des « modes de garde ». Ce terme, souvent employé par le gouvernement, revient pour eux à mettre les « bébés à la consigne », ce que fustige une pétition (1) lancée par vingt-quatre associations et syndicats au début de ce mois.

 

Date de parution : 27 avril 2009

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