Bébé secoué : 5 ans de prison requis contre une nourrice à Avignon
Maureen Delorme
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Une ancienne assistante maternelle d'Avignon comparaissait hier au tribunal correctionnel. Les parents d'un bébé dont elle avait la garde en 2009 lui reprochent de l'avoir secoué. L'enfant en garde de graves séquelles mais l'accusée nie les faits. Le délibéré est fixé au 2 juillet prochain.
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Victime du syndrôme du bébé secoué, la petite fille du couple qui accuse la nounou est aujourd’hui âgée de 5 ans. Suite aux violences reprochées à son assistante maternelle, elle est devenue quasiment aveugle et se déplace en fauteuil roulant. D’après le récit du journal Le Dauphiné, le Professeur Jean Camboulives, chef de service de l’hôpital de La Timone à Marseille explique les séquelles de la victime "par des secouements répétitifs et extrêmement violents".
Les faits reprochés
Les faits se déroulent le 6 février 2009. La mère de la petite fille, âgée de 4 mois à l’époque, la récupère en fin de journée chez sa nourrice. Le bébé est allongé au sol, en arrêt cardiaque. Elle prévient le Samu qui parvient à sauver l’enfant. Intubé, le nourrisson est opéré à l’hôpital de La Timone de Marseille. Rappelons que le syndrôme du bébé secoué est en principe provoqué par les pleurs et cris répétés d'un nourrisson. Agacé, l'adulte qui s'occupe de l'enfant réagit de façon impulsive en le secouant pour le faire taire. Les conséquences peuvent être très graves pour la victime.
L'accusée nie les faits
La nourrice nie les faits qui lui sont reprochés. Pendant les 5 années d’instruction du dossier, elle ne reconnaît aucun acte de violence envers la petite fille. "Elle avait du mal à se faire à la maison. Elle criait et elle pleurait beaucoup, confesse la prévenue. Mais jamais, au grand jamais, je n’ai maltraité un enfant. C’est un travail que l’on fait par amour" explique t-elle au juge. Selon son avocat, "On veut faire d’elle un coupable par défaut alors que durant l’espace-temps des huit jours qui ont précédé les lésions, l’enfant a aussi été gardé par sa mère et sa grand-mère".
La peine requise
Le vice-procureur de la République requiert 5 années de prison dont 2 à 3 ans pourront être assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve. Il demande l’indemnisation de la famille et une interdiction pour la nourrice d’exercer une activité liée aux enfants pendant 3 ans. A suivre.