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"Grâce aux dons, nous allons aménager le jardin pour les enfants", Cindy et Sandrine, de la Mam "A leur hauteur"

Maureen Delorme

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Auxiliaires de puériculture depuis une dizaine d'années, Cindy et Sandrine ont ouvert une maison d'assistantes maternelles à Colomiers (31) en janvier : "A leur hauteur" . A la tête de l'association APCREA , elles ont équipé leur structure avec du matériel issu de la pédagogie Montessori. Face à des besoins supplémentaires en équipements, les deux associées ont lancé un appel aux dons sur Internet. Une mission réussie : elles ont reçu la somme attendue ! Interview.

Découverte des instruments de musique avec Sandrine. © A leur hauteur

Pouvez-vous nous présenter votre Maison d'assistante maternelle (Mam) ?

Notre structure d’accueil se situe dans une maison de 100m² avec un beau jardin. Au rez-de-chaussée, on trouve une grande pièce à vivre, une cuisine ouverte, une pièce dédiée aux activités et aux repas et une buanderie. A l’étage, il y a deux dortoirs, une salle de bains et des WC. Nous accueillons six enfants âgés de 4 mois à 2 ans et demi.

D’où vous est venue l’idée du nom "A leur hauteur" ?

A la base, on avait choisi "La maison des fées", mais le conseil Général nous a demandé de nous démarquer des autres structures avec un nom moins enfantin. Nous avons alors trouvé l’inspiration dans nos lectures.

Pourquoi avoir choisi de lancé un appel aux dons sur la plateforme en ligne Ulule ?

Nous avons chacune avancé une somme importante afin de meubler et d’équiper la Mam, mais aussi pour payer les loyers. N’ayant aucun soutien de la part de la commune, du conseil Général ou de la CAF, nous avons fait le choix de monter un projet précis. L’objectif était d’obtenir l’aide de ceux qui nous soutiennent depuis le début et également d’essayer d’atteindre de nouvelles personnes, en se faisant connaitre.

Connaissez-vous les donneurs ?

Nous connaissons certains donneurs mais pas tous. La plupart des familles que nous accueillons ont fait un don. Il y a aussi des donneurs anonymes ou inconnus.

Vous avez récolté 2415 € sur les 2300 € espérés, comment allez-vous investir cette somme ?

Oui, c’est plus qu’espéré. Nous sommes très heureuses d’avoir récolté une telle somme. Grâce aux dons, nous allons aménager le jardin pour les enfants, le côté potager et la structure motrice. Mais nous allons aussi acquérir un peu de matériel Montessori pour notre espace 2-3 ans et quelques modules de gym.

Quel sera votre premier achat ?

La structure de jeux d’extérieur avec une cabane en bois et un toboggan car son budget est important.

Quelles sont les activités proposées pour appliquer la méthode Montessori ?

Nous répondons aux besoins de chaque enfant en fonction de l’âge. Par exemple, le jeu "Imbucare" est une  boîte toute simple en bois naturel, avec une forme unique à encastrer à l’intérieur. Le but est d’isoler la difficulté. A travers cette activité, l’enfant va essayer plusieurs techniques avant de trouver la solution. Cet exercice, simple en apparence, va lui donner confiance, le valoriser, lui permettre de décomposer la difficulté afin qu'il trouve la solution par lui-même. Cela s’inscrit en lui et va l’aider jusqu’à l’âge adulte.

Quel autre matériel montéssorien est utilisé dans la Mam ?

Nous avons installé un "Nido" qui est un espace pour les bébés de 3 mois à 9 mois. Il se compose d’une partie calme au sol avec une peau de mouton équipée d'un système thermorégulateur et un mobile de Munari (sphère avec des formes pour stimuler la vision).
Dans l’autre partie, plus ludique, on trouve un miroir et une étagère avec une peinture. Nous proposons aussi des balles de préhension (grosse balle avec des coussinets) et des livres de l’auteur jeunesse Tana Oban…

Les enfants ont-ils progressé grâce à cette méthode ?

Oui, les enfants sont autonomes. Ils améliorent leur apprentissage de jour en jour. Les activités sont à leur hauteur et à leur disposition. L’enfant installe un tapis, puis prend son plateau et démarre son activité. A nous d’observer et d’ajuster au mieux son envie d'activité.

Les parents en sont-ils satisfaits ?

Ils adhèrent à notre projet éducatif. Et, bien entendu, ils ont inscrit leurs enfants après l’avoir lu. Ils cherchaient un mode d’accueil bienveillant, basé sur l’autonomie.

Vous proposez un atelier pour la première fois aux parents et professionnels de la petite enfance le 14 juin. Quel est le principe ?

Nous allons apprendre à chanter avec plus d’aisance et de musicalité grâce à l’expérience du musicien Sylvain Brochet. L’écoute associée à la pratique collective va nous permettre de mieux comprendre l'importance du chant auprès des tout-petits. Nous nous questionnerons également sur les manières d'inscrire cette activité poétique essentielle au sein des lieux d'accueil. C’est aussi un moyen d’échanger et de réfléchir au sujet de la réalité professionnelle.

Quelle est votre activité favorite ?

La pâte à sel sensorielle ! Nous ajoutons des parfums dans la pâte comme l’amande, l’orange ou la vanille. Les enfants s’amusent à la sentir et parfois à la goûter. Nous apprécions de jouer dans ce doux parfum…

La meilleure sortie ?

Nous allons parfois dans un grand parc naturel  où se trouve une aire de jeux. Il y a aussi un lac avec des canards.

La citation qui vous a inspiré le nom de la Mam ?

C'est celle du pédiatre et écrivain polonais Janusz Korczak :

"A tous les adultes
Vous dites :
C'est fatigant de fréquenter les enfants.
Vous avez raison.
Vous ajoutez :
Parce qu'il faut se mettre à leur niveau,
se baisser, s'incliner, se courber, se faire petit.
Là vous avez tort.

Ce n'est pas cela qui fatigue le plus.
C'est plutôt le fait d'être obligé
de s'élever jusqu'à la hauteur de leurs sentiments.
De se hisser sur la pointe des pieds
pour ne pas les blesser".