Près de 3 enfants sur 10 mangent devant un écran !
La rédaction Maminou
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La dernière enquête Nutri-Bébé SFAE pointe du doigt la mauvaise alimentation des jeunes enfants. Ecrans, lâcher-prise de la part des parents… Le mode de nutrition des enfants laisserait à désirer dès la fin de la première année !
L’enfant n’est pas un adulte miniature ! C’est ce que dénonce le Syndicat des aliments de l’enfance suite à la dernière enquête Nutri-Bébé SFAE*. "Même en 2013, les besoins nutritionnels spécifiques des tout-petits sont encore mal connus des parents", se désole Magali Bocquet, Secrétaire Générale du SFAE (Syndicat des aliments de l’enfance). Si les parents respectent de mieux en mieux les consignes alimentaires délivrées par les autorités sanitaires pendant les 12 premiers mois de l’enfant, l’étude révèle un certain laisser-aller au-delà de cet âge. Entre 12 et 23 mois, 60 % des enfants mangent la même chose que leurs parents ! Un inconvénient nutritionnel sérieux pour les spécialistes de la petite enfance si le repas n'est pas adapté. Car "les enfants de 0 à 3 ans ont des besoins spécifiques auxquels seule une alimentation sûre et adaptée peut répondre", explique le Dr Alain Bocquet Pédiatre, Responsable du groupe nutrition de l’AFPA (Association Française de Pédiatrie Ambulatoire). Et de rappeler : "La ration nécessaire d'œufs, de poisson ou de viande est de 10 grammes par jour et par année en cours: soit 20 g à 2 ans et 30 g à 3 ans". Pas plus pas moins !
La raison de ce phénomène ? De plus en plus sociabilisés, en contact avec des enfants plus âgés, les enfants souhaitent manger la même chose que leurs aînés. Autre explication, les parents, qui jonglent de plus en plus difficilement entre vie pro et vie perso, se simplifient la vie avec un menu unique ou un dîner décousu consommé sur le pouce dans la cuisine ou grignoté sur la table basse. L’occasion rêvée pour les petits bouts de "chiper" un morceau au passage.
Autre phénomène important : 29% des enfants de 0 à 3 ans mangent devant un écran. Au-delà d’un manque de communication avec sa famille, ce comportement engendre une réelle problématique d’assimilation des aliments. Non concentré sur son repas, l’enfant n’analyse pas ses perceptions. Sensation de satiété, goût, odeurs ne sont pas assimilés. Or, "si manger, c’est être avec les autres et échanger autour de la nourriture, le vivre dès le plus jeune âge est très important et structurant pour l'avenir", affirme le Pr Jean-Pierre Corbeau, Professeur émérite de sociologie à l’Université de Tours.
Rappel des autorités de santé concernant l’alimentation de bébé ou du jeune enfant :
- éviter l’introduction d’aliments autres que le lait avant 4 mois
- le début de la diversification de l’alimentation doit se situer idéalement entre 4 et 6 mois maximum avec l'introduction d'aliments réputés allergisants : poisson, œuf, kiwi, céleri...
- utilisation d’un lait de croissance conseillée dès l'âge de 10 mois et jusqu’à trois ans
Pour en savoir plus : www.syndicatdesalimentsdelenfance.com
* Etude initiée réalisée auprès 1 188 mamans (volontaires) de bébés âgés de 15 jours à moins de 36 mois à l’exclusion des enfants malades (maladie chronique ou aiguë), des enfants ayant un poids de naissance inférieur à 2,5 kg et des enfants éventuellement scolarisés. Deux visites ont été réalisées au domicile de chaque foyer par des enquêteurs professionnels.