Microcrèches, du sur-mesure pour la garde d'enfants
La rédaction Maminou
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En Mayenne, les parents plébiscitent ces structures souples qui accueillent un petit nombre d'enfants.
Les listes d'attente des crèches n'en finissent pas de s'allonger. Pour pallier ce manque de places, le gouvernement a décidé d'encourager de nouvelles structures hybrides, les microcrèches. Elles permettent le regroupement de plusieurs assistantes maternelles dans un appartement, ou une maison, dédié à la garde de 3 à 9 enfants (contre 20 à 60 pour les crèches collectives). Jusqu'alors, ces dernières travaillaient uniquement chez elles. Depuis une semaine, la formule, adaptée au monde rural, est autorisée à titre expérimental partout en France sur accord du conseil général. En s'appuyant sur l'exemple de la Mayenne, où les microcrèches sont testées avec succès depuis fin 2005.
« COM'à la maison », annonce le panneau. C'est le nom et le concept de la microcrèche de Saint-Ouën-des-Toits, une commune de 1 708 âmes située à dix minutes de Laval. Au rez-de-chaussée d'un bâtiment moderne, le salon de cette « petite maison » ressemble à une grande salle de jeux. Tout y est aménagé à la taille de ses petits occupants qui investissent cet espace chacun à leur manière. Anaïs et Hugo se partagent une table d'activités musicales tandis que Paola se blottit dans les bras de Laëtitia, une des deux assistantes maternelles présentes. Au milieu de ce petit monde, Danièle Debout, dite Dani, rayonne. Auparavant assistante maternelle pour la mairie de Laval, c'est elle qui a eu l'idée des microcrèches. « C'est vraiment une deuxième maison, explique-t-elle. Chaque enfant a son lit, son matériel. On évite de changer leurs affaires de place pour qu'ils ne soient pas déstabilisés. »
Grande souplesse pour horaires atypiques
Pour créer ce « cocon », Danièle Debout a dû se battre. « On m'a mis des bâtons dans les roues, car la structure peut faire penser à une crèche et les assistantes maternelles ne sont pas formées comme le personnel de crèche, puéricultrices ou infirmières. » Si elle a réussi à vaincre les réticences de la Protection maternelle infantile, c'est, dit-elle, grâce au soutien de l'association des assistantes maternelles agréées et du président du conseil général, l'UDF Jean Arthuis. Sans eux, « rien n'aurait été possible ». Dans ses bras, Enzo, un solide bébé de six mois, la gratifie de sourires extatiques. Pour les parents, les microcrèches présentent l'avantage d'une grande souplesse : ils décident chaque semaine du planning de garde. Ces petites maisons font aussi le bonheur des parents à horaires atypiques : infirmières, ouvriers d'usine ou agriculteurs. « Mes enfants s'habituent à côtoyer différentes nounous et plusieurs enfants tout en restant en petit groupe », confie une maman. « C'est un bon compromis entre la nourrice individuelle et la crèche », résume un papa. De leur côté, les assistantes maternelles aménagent leurs horaires et se relaient en fonction du nombre de petits à surveiller.
Ainsi, la microcrèche de Château-Gontier, Le Manège Enchanté, reste ouverte de 6 heures du matin à 22 heures, vacances comprises. Installée dans un appartement, elle a ouvert ses portes en mai 2006. Elle n'accueille pas plus de 12 enfants et en a déjà refusé 40. Une reconnaissance pour les 3 assistantes maternelles, heureuses de ne plus exercer seules chez elles. « C'est enfin possible de séparer travail et vie de famille », se réjouit Marie Ménard. « Et d'échapper à la solitude », renchérit Christine Rochepault. Quant à Chantal Rapin, rien ne pouvait l'arrêter. Surtout pas la PMI qui voulait leur imposer une puéricultrice alors qu'elle a fêté ses trente ans d'expérience comme assistante maternelle. Leur complicité éclate au moment du balai réglé du goûter où elles jonglent entre petits pots et biberons. On sonne à la porte : deux jeunes assistantes maternelles viennent se renseigner : « Nous aussi nous voulons monter une structure. Comment avez-vous fait ? »