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Polémique sur les structures d'accueil des enfants de 2-3 ans

La rédaction Maminou

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Surtout, ne pas ouvrir de nouveau front sur l'école maternelle. Invité hier sur RMC, le ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, s'est bien gardé de trop s'engager sur le dossier de l'accueil des jeunes enfants. Un sujet qui suscite beaucoup d'inquiétudes dans le monde éducatif.

La semaine dernière, la secrétaire d'Etat à la Famille, Nadine Morano, a annoncé la création de « jardins d'éveil », structures d'accueil destinées aux enfants de 2-3 ans. Son projet - expérimental pour le moment - nourrit des visées pédagogiques : faciliter la transition entre la crèche et l'école maternelle. « Ces jeunes enfants sont à la fois un peu grands pour fréquenter la crèche (...) et un peu petits pour une école », rappelaient dans un récent rapport les sénateurs (UMP) Monique Papon et Pierre Martin. Il est aussi mû par des considérations matérielles. « Le coût de fonctionnement d'une place de crèche est de 13.000 euros par an, celui d'un jardin d'éveil est de 7.500 euros » faisait valoir, récemment, Nadine Morano dans le « Journal du Dimanche ». Avec un taux d'encadrement plus réduit (un adulte pour 8 à 12 enfants) le « jardin » serait plus économique qu'une crèche, mais contrairement à la maternelle, il mettrait les parents à contribution (en fonction de leurs revenus), aux côtés de la Caisse nationale d'allocations familiales (CNAF) et des collectivités locales.

Dans la convention d'objectifs signée la semaine dernière avec la CNAF, le gouvernement a inscrit le financement de 8.000 places d'ici à 2012 dans des communes volontaires, dûment sélectionnées sur appel d'offres. Près de 400 places pourraient être ouvertes dès l'année prochaine si les communes se conforment au cahier des charges qui sortira « avant fin juin ». « Il y a de l'intérêt. Certaines communes travaillaient déjà sur cette «transition» et nous avaient sollicités, mais nous n'avions pas de support juridique », explique Jean-Louis Deroussen (CFTC), président de la CNAF.
« Manque de lisibilité »

Reste, côté collectivités, à trouver le financement. Et côté ministère, à s'accorder sur les critères de sélection : il y a quelque temps, la CNAF s'était émue du « manque de lisibilité » du projet. Depuis, un groupe de travail a été constitué, mais hier, des professionnels de la petite enfance ont à leur tour fustigé dans une pétition le caractère « vague » du projet. La CNAF redoutait aussi que la mesure ne lui coûte cher. Certains craignent en effet que ces jardins payants ne viennent, à terme, remplacer la scolarisation des enfants de deux ans en maternelle, pratiquée par 20 % des communes, mais non obligatoire, et dont les vertus pédagogiques sont controversées. Et au premier chef, les syndicats d'enseignants, anxieux face à d'hypothétiques suppressions de postes dans les maternelles. « Cela n'a aucun rapport du tout » avec la maternelle et cela n'entrera pas en concurrence leur a rétorqué hier Xavier Darcos.


L. A., Les Echos

Date de parution : 16/04/09