Les familles des ZEP sont moins armées face aux exigences de l'école
Maureen Delorme
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Ce mercredi est une journée consacrée au refus de l’échec scolaire. A cette occasion, le baromètre annuel de Trajectoires et de l’Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev) est rendu public. Il démontre que les familles dont les enfants sont scolarisés en zone d’éducation prioritaire (ZEP) rencontrent plus de difficultés à répondre aux exigences de l’école. Explications.
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Pas facile pour les familles dont les enfants sont scolarisés en Zep de répondre aux exigences de l’école. C’est ce que révèle l’Afev en cette 7e journée du refus à l'échec scolaire. L’association rassemble 7 000 étudiants qui apportent un soutien scolaire à des enfants ou des jeunes dans les quartiers populaires. Afin de réaliser son baromètre annuel, l’Afev s’est intéressée à 633 enfants de CM1 et CM2 entre mai et juin 2014 afin d’analyser les disparités entre les enfants des ZEP et ceux des milieux favorisés.
Premier constat : les enfants de ZEP dorment moins que les autres et sont moins nombreux à prendre un petit déjeuner avant d’aller à l’école. Selon l’enquête, cela "diminue leurs capacités d'attention et de concentration à l'école". Ces élèves bénéficient "de conditions d’apprentissage moins favorables ".
Les disparités
41,5% des élèves de ZEP ne bénéficient pas de l’aide de leurs parents pour les devoirs contre 28,5%. Côté sommeil, 49% des élèves de ZEP s’endorment après 22h (28% après 23h). Dans les quartiers plus favorisés, les enfants se couchent avant ou aux alentours de 21h s’il y à école le lendemain. En ZEP, 63% des enfants ont une télévision dans leur chambre, contre 27,5% dans les autres milieux. Un enfant sur deux n’a pas de livre à la maison dans les quartiers défavorisés.
Pour démarrer la journée avant l’école, 54% des élèves de ZEP prennent un petit déjeuner quotidien, 33% certains matins et 13% n’en prennent pas. Ailleurs, ils sont 82% à manger le matin. A l’école 37% des enfants des quartiers défavorisés ne comprennent pas ce que l’instituteur leur demande contre 17% dans les milieux favorisés.
Côté loisirs, les enfants de ZEP visitent moins de lieux culturels que les autres (35% contre 76%). Ils sont 59% à se rendre à des spectacles contre 81%. Leurs divertissements consistent à regarder la télévision, voire des amis et leur famille. Ils fréquentent davantage les centres commerciaux et les enseignes de restauration rapide.
Enfin, ils partent moins en vacances et sont davantage inscrits dans les centres aérés. Ils pratiquent moins que les autres une activité sportive ou culturelle.